L’auteure a rédigé cet ouvrage en réponse aux lacunes constatées lors de la réception des manuscrits durant ses trente-cinq ans à la bibliothèque de l’École nationale de théâtre, où elle a créé une collection de pièces non publiées. Le dramaturge gagne en effet à remettre un texte intelligible, dans une graphie correcte, et une mise en page soignée.
L’ouvrage répond, entre autres, aux questions récurrentes de typographie. En italique ou en romain cet anglicisme? Un deux-points? des guillemets? une majuscule ou une minuscule au début de ces paroles rapportées? Et le point final, avant ou après le guillemet fermant? Une apostrophe ou pas à cette élision? Sur cette page ou la suivante? Centré, en retrait, ou contre la marge de gauche? Une espace ou pas devant ce signe de ponctuation?
Et le joual! Beaucoup de nos personnages s’expriment en langue populaire, et le dramaturge n’a pas à soigner leur langage. Comment donc écrire cette langue non normée, avec ses ellipses, contractions et déformations sonores de mots? Comment concilier oralité et règle? D’ailleurs, les didascalies n’ont rien à voir avec la langue des répliques et doivent respecter les règles du français écrit.
Illustrant son propos de répliques-exemples, l’auteure analyse comment transcrire les sons émis par le personnage dans un registre populaire, sans écorcher l’orthographe et la grammaire françaises plus que nécessaire, là où l’oralité de la parlure québécoise et sa syntaxe particulière n’interfèrent pas. Car comme le dit l’ouvrage: Ce n’est pas parce qu’on écrit des répliques en joual qu’on peut écrire toute la pièce n’importe comment!
À lire et relire, la Préface captivante de Jean-Claude Germain sur la langue québécoise, et sa lente intégration sur nos scènes théâtrales.