Vivre par procuration. Succomber au désespoir. Survivre dans la risée. Cette drolatique tragédie pathétique met en scène un homme pour qui « le Boss » devient l’archétype suprême, égal à Dieu, plus grand que la Mort ? Non, puisqu’il s’en est allé, mais plus grand que l’homme, que Lui, le petit homme, le prolétaire.
Est-ce le portrait de l’homme d’une culture ? De l’homme d’une époque ? De l’homme d’une génération ? L’homme est-il un peuple ?
À n’en point douter, l’homme, si petit soit-il, est une grande œuvre.
Le boss est mort, vive Yvon Deschamps !
… Je l’cré même pas… Le boss est mort… Un homme dans force de l’âge… Ç’a l’air qu’y est mort d’un coup. Même que jusse jusse avant d’mourir, Y était encore vivant. Y s’chicanait avec sa femme, Tout allait ben. Pis d’un coup : FAKLOW ! Y est tombé mort.
Pis, quand la mort l’a pogné, les genoux y ont lâché. Faque, y a voulu s’accrocher à la vie… Mais, ètait déjà partie. Ça fait réfléchir… Ben, pus lui, là.
En plus, y a tombé su’ sa femme qui jouait du piano. Ètait fâchée. A dit : « Ôte-toé d’sus moé ! » A y disait souvent ça : « Ôte-toé d’sus moé. » Ben, comme y bougeait pas, a dit : « Enwoye bouge, t’es quand même pas mort. » C’est là que, y a faite signe que oui. Paraît qu’a faite comme une crise, pis là, a hurlait…
Me d’mande qu’osse qu’a va faire. Une femme pus d’mari, ça fait dur, Y a pus parsonne pour y dire qu’ossé faire.
Pis moé, c’t’encore plus pire, parce que, Un ouvrier pis son boss, C’est comme un maître pis son chien : Si le chien meurt, c’est pas grave, Le maître s’en rachète un aut’, Mais, si le maître meurt, le chien, lui, y est fini, Y y reste jusse à mourir d’ennui…
Je l’cré même pas. Le boss est mort… Pensais pas que ç’arait pu tant m’infecter. Chus comme tout ambazourdi…
Distribution : 1 personnage (1 homme)
Collection Théâtre ISBN 9782896370733 5,5 x 8,5 po 116 pages 16,95 $ Parution novembre 2017