Elle s’est penchée au-dessus de mon épaule et elle m’a dit de ne pas lui répondre ça.
Elle m’a dit:
-Pourquoi pas, de quoi as-tu peur?
-Mais je n’écris pas pour ça!
-Mais qu’est-ce que tu en sais?
-Mais je n’ai rien écrit…
-Pourtant, je peux te lire, et d’autres aussi!
-Mais ce n’est pas sérieux, ce n’est pas…
-Sérieux? Vraiment? Tu veux que ce soit sérieux?
-Non, mais…
-Alors, va le rencontrer, même si c’est pas sérieux…
… (elle me fait rire)
J’y suis allé. On s’est assis à une grande table avec deux cafés. Il s’est mis à me parler de ce que j’avais écrit. Bien peu de choses en réalité. J’avais écrit peu de choses. Mais lui, il voulait le faire.
Alors je lui ai dit d’attendre. D’attendre une année complète. Dans une année on verra ce que j’ai écrit et si j’écris encore. Si j’ai encore des mots. Si mon cœur n’a pas flanché, on s’en reparlera, ou alors on ne se reparlera pas, parce que tu m’auras oublié.
J’ai écrit, puisque vous m’avez lu…
On s’est reparlé. Une année, c’est vite passé.
Il n’a pas changé d’idée.